Histoire de la cravate
Une cravate est une bande de tissu passée autour du cou, sous le col d’une chemise, et qui se noue par devant. La notion de cravate est donc assez floue pour qu’on admette que l’histoire de la cravate remonte aux empereurs chinois.
Sommaire
Les origines
On lit ou entend encore souvent que le mot cravate est une transformation du mot « Croate », en référence aux mercenaires du même pays employés par Louis XIII au XVIIe siècle. Ceux-ci avaient pour habitude de porter un foulard noué autour du cou.
En réalité, on trouve des traces du mot cravate dès le XIVe siècle, et cela aussi bien en France qu’en Italie, notamment dans les écrits d’Eustache Deschamps. Cela dit, « croate » en croate s’écrit Hrvat, avec une prononciation très proche du mot français « cravate ». Il n’est donc pas du tout exclu que le port de cet accessoire ait été remis au goût du jour par les fameux soldats croates du roi.
La cravate au XVIIe siècle
Cependant, la mode du port de la cravate en Europe semble bien débuter au XVIIe siècle. Elle commence alors à remplacer les jabots de dentelle, qui eux-mêmes avaient supplanté les fraises, plus encombrantes et certainement moins confortables. La cravate est alors généralement une large bande de coton ou de lin, décorée de dentelles. Cette bande est enroulée autour du cou et nouée sur le devant en laissant pendre les deux extrémités.
Sous Louis XIV, on commence à agrémenter ce nœud de rubans multicolores. C’est également le Roi-Soleil qui crée la « fonction » de « cravatier ». Celui-ci dépend du « Grand Maître de la Garde Robe » dont la charge est créée en 1669. Le cravatier appartient donc aux services de la chambre du roi et a le statut d’écuyer. Sa fonction est alors de choisir et d’ajuster la cravate du roi, mais pareillement les boutons de manchette et les diamants.
Vers la fin du XVIIe siècle, c’est au tour de la cravate dite Steinkerque de faire son entrée. Elle est apparue lors de la bataille des Flandres du même nom. C’est une cravate au nœud simple dont on passe l’un des pans dans la boutonnière. Celle-ci disparaît au début du XVIIIe siècle pour faire place à de nouvelles modes, notamment le « stock ».
Cette dernière est modifiée vers la fin du XVIIIe siècle par l’ajout d’un ruban noir entourant le cou et maintenant les cheveux derrière la tête. Cette cravate est la plus connue de ce siècle. On la retrouve d’ailleurs dans bon nombre de reconstitutions historiques de l’époque.
La cravate sous la révolution
Malgré quelques débats houleux sur la place sociale de cet accessoire, la Révolution ne viendra pas à bout de la cravate, bien au contraire. Alors que les Français s’essaient à une cravate très bouffante, dite à la Garat, du nom du comédien l’ayant popularisée, les Britanniques ne jurent que par la cravate blanche aux nœuds complexes, à l’instar de Brummel, grand dandy de son époque. Ce type de cravate, de couleur noire, devient alors à la mode en France.
L’apparition de la cravate « moderne »
Peu de temps après, face à la difficulté de nouer ce genre d’accessoires (la plupart étant d’ailleurs vendus déjà montés), apparaît la cravate « Régate ». C’est véritablement l’ancêtre de notre cravate actuelle. Le cravatier new-yorkais Langdorf aura l’idée en 1924 de la couper en diagonale et de l’assembler en trois parties pour en simplifier l’usage. Une invention de taille qui viendra donner à la cravate son aspect actuel.
Dans les années 70 le marché de cravate était un marché secondaire, la cravate se portait vraiment comme un accessoire et non comme une pièce maîtresse de l’habillement masculin.
Elle est tombée dans l’anonymat et la banalité. Cela est dû à l’apparition de la mode des chemises à larges rayures, d’où le manque d’originalité des « Chemisiers habilleurs » où le mariage des rayures avec des cravates fantaisies était banni. C’est à cette époque que nous apercevons la floraison de toutes les cravates unies et plus spécialement en tricot de laine, avec des coloris toujours très sobres (marine, noir, bordeaux et marron) à l’inverse des costumes qui deviennent plus élaborés : larges revers allant jusqu’à la tête de manche, double et triple surpiqûres sellier avec, pour couronner le tout, des chemises bariolées avec des pointes de col d’une largeur démesurée.
Le renouveau
Au milieu des années 80, ce fut Pierre CARDIN qui révolutionna entre autres les cravates avec beaucoup de fantaisie en s’appuyant sur des peintres contemporains comme VASARELIS. À cette époque la largeur de la cravate était devenue énorme, minimum 12 cm. Elle s’est ensuite stabilisée à 9,5/10 cm.
Depuis une dizaine d’années, la cravate est l’élément essentiel de l’élégance masculine. La cravate est le plus courant, mais également le plus séduisant bijou de l’Homme. Bien plus qu’un simple accessoire, elle est aussi un véritable mode d’expression, une façon d’affirmer la personnalité de celui qui la porte. Dès lors objet de l’être et de paraître, elle ne cesse de se transformer et de s’embellir par ses motifs et ses matières, se conjuguant à l’infini pour nous embellir.
De nombreux stylistes et créateurs s’en sont servis de support en reproduisant des œuvres d’art de grands peintres sur cette petite bande de soie, laissant libre cours à leur imagination tantôt sage et des fois la plus folle, qui devient, elle aussi, une véritable œuvre d’art.
(source : wikipedia, l’encyclopédie libre)